Mysa - Anthropologie

Mysa - Anthropologie

L’album manifeste d’une lucidité à vif

Mysa n’a jamais cherché à plaire. Il ne s’est jamais prosterné devant les modes ou les cases du marché musical. Depuis ses premiers textes, il se tient à distance des vitrines aseptisées et des relais d’opinion. Il s’exprime comme on respire dans un monde sous tension : avec nécessité. Il ne rappe pas pour distraire mais pour dévoiler. Et pour cela, il a souvent préféré le silence et les retraits aux compromissions, la profondeur au bruit.

Ceux qui l’ont suivi depuis Lyricisme, Actes Et PropagandesLes poésies du chaos Enfermé dehors, jamais libre ou Le sale boulot savent : Mysa est un guetteur. Il observe, note, dénonce, sans jamais flatter. Il n’est ni moraliste ni donneur de leçons. Il ne cherche pas d’adhésion, seulement à semer des vérités, comme des bouteilles à la mer.

Anthropologie : une radiographie du monde contemporain

Sorti le 5 mai 2025, Anthropologie n’est pas un album. C’est un cri, un legs, une traversée. Vingt-quatre titres, tous brûlants de lucidité. Mysa ne parle pas de lui, il parle de nous. Des aveuglements, des silences complices, des enfantements de la barbarie moderne. Anthropologie est un miroir : ce qu’il renvoie dérange, mais il le faut.

Parce que cette vie n'est qu'un passage le temps d'une traversée / Autant vous livrer mes messages et tout ce qui m'a bercé

 

Chaque morceau agit comme un chapitre : Bouteille à la mer bouleverse, Gratitude apaise, Le grand remplacement bouscule, Qu’est-ce qui fait vriller le monde ? interroge. Les fans l’ont bien compris : dans les commentaires, les mots qui reviennent sont « frissons », « pleurs », « merci », « chef-d’œuvre ».

Une esthétique de la vérité

Pas de surenchère sonore, pas de gadgets. L’épure domine. Chaque instru porte le texte, lui laisse la place. La voix de Mysa est nue, directe, pleine de silences signifiants.

Qui ne dit mot consent, ils sont tellement débiles qu'ils nous appellent conscients

L’illustration de la pochette — un crâne humain partiellement enseveli, affublé d’un casque de réalité virtuelle fissuré, au pied duquel germe un bourgeon — incarne à elle seule l’esprit de l’album : une métaphore puissante de l’extinction programmée de l’humanité sous le poids du virtuel, mais où subsiste encore la promesse d’un renouveau. Mysa y convoque un imaginaire archéologique pour mieux exhumer nos dérives contemporaines.

Thématiques clés

Mysa - Anthropologie : L’album manifeste d’une lucidité à vif

Dévoiler les emprises

Qu’est-ce qui fait vriller le monde ?, Sarbacane, Le dôme de verre… Ces morceaux défoncent les portes closes, s’attaquent aux structures de domination, aux inversions de sens, à la fabrique du consentement. Mysa n’a peur d’aucun sujet.

Le monde changera pas à coups de gentilles phrases, je vais marquer les hommes comme le temps qui passe

Tenir debout

Gratitude, Un univers, Les derniers seront les premiers… Ce sont les titres de la foi active. Pas la foi de vitrine, mais celle qui pousse à la cohérence. Mysa y livre des repères, des ancrages, sans jamais prêcher.

On doit s'élever au plus haut pour que l'humanité se relève / Et paver de nouvelles routes que nos enfants poursuivent ce rêve

Rappeler les oubliés

Bouteille à la mer, La 6ème lettre, Dans le sale… Ce sont les voix étouffées, les visages effacés. Leurs souffrances deviennent nos réveils. Le public s’y reconnaît, pleure, remercie, partage. Des titres transformés en vigiles de mémoire.

J'ai entendu les bombes et les cris des années durant / Je n'ai nulle part où aller même si j'avais du carburant.

Une œuvre-témoin, habitée par les siens

Loin des algorithmes, Anthropologie circule de bouche à oreille. Les auditeurs en parlent comme d’un choc. Certains pleurent, d’autres remercient. On y entend Thionville, Metz, la Palestine, l’enfance, l’angoisse, la foi. On lit : « frère tu nous as réconciliés avec le rap« , « c’est l’album de la décennie« , « grâce à toi je me sens moins seul ». Cet album rassemble les écorchés, les lucides, les orphelins de sens.

On est des millions de lumières isolées qu’un mur sépare / L’évolution demande parfois de revenir sur ses pas.

C’est à travers ces drames que tu sais qu’aucun frère t’aidera / Pour rester droit ne compte que sur ta colonne vertébrale

Conclusion

Anthropologie est une alarme. C’est aussi une main tendue. Mysa y déploie tout ce qui fait de lui un artiste essentiel : la parole libre, la mémoire vive, l’absence de calcul. Il a choisi la vérité plutôt que le confort, la transmission plutôt que la promotion. Ce disque n’est pas à vendre : il est à recevoir. Une fois écouté, on n’est plus tout à fait le même.

Paroles - ANTHROPOLOGIE - MYSA

CHANSONNETTE

CHANSONNETTE

 

Couplet 1


Comme le temps vous le promet, vous allez tous périr,
Mais quand j’écoute vos sons, vous puez l’orgueil,
Les rappeurs veulent tous des maisons, des piscines,
Des belles montres et des sapes accrochées au cercueil,
Je veux même pas entendre tes lyrics, envoie-moi que l’instru,
Tes paroles, elles sont trop dégueulasses,
J’ai l’impression d’écouter un gosse déséquilibré,
Qui voudrait me proférer des menaces,
Des androgynes au cerveau codéiné,
Des corps sous stéroïdes, surprotéinés.
Des blases de moto et des ballons de protos,
Procurés dans une poubelle de lots périmés,
C’est dur de voir les âmes se paupériser,
Des enfants de 8 ans se faire vampiriser,
Premier outil de propagande pour le système,
Qui voudrait nous affaiblir, et tant diviser,
Ils ont compris, faut faire percer des cas psy,
Sans le rap, certains passeraient leurs journées,
À regarder passer des taxis,
Fatigués d’être assis, intrigués d’être ainsi,
Ça s’invente pas, c’est une radio de pédophiles,
Qui a donné la force à des fêlés dociles,
Pour corrompre les mineurs dans des délits majeurs,
Leurs principes, comme leur âme, ils se négocient,
Ça joue les grossistes, les sicarios,
Ça s’écrit des films, des scènes à Rio,
Ils ont plus d’ennemis que 2Pac,
Tu les testes, le coup part,
Ils disparaissent en Ferrari mauve,
Ils vont tous te dire qu’ils font ça pour leur mère,
Moi je regarde plutôt ce qu’ils font à nos enfants,
Ce monde est ce qu’on fait, ce qu’on voit, ce qu’on dit,
Ce qu’on écoute, et il devient ce qu’on entend.

 

Refrain

Ça vend son âme pour des raisons terrestres,
Cauchemar dans la maison de ses rêves,
Je fais des efforts pour que la raison s’élève,
Pas pour plaire aux gens célèbres,
Intelligent parce qu’on est censés l’être,
Amour, empathie dans ces lettres,
Dans l’industrie, y’a pas de chance honnête,
Arrête de croire que c’est de la chansonnette.

 

Couplet 2

De la vente de mensonge, recel de traumatisme,
Combien se rendent compte de la haine qu’on attise ?
Ils instiguent la violence, se plaignent de racisme,
La justice les couve dans des peines de laxistes,
Ils sont des bourreaux, ils jouent les victimes,
Ils ont des bureaux, ils ont les vitrines,
Ils ont des vies tristes derrière des murs hauts,
Des prisons dorées accueillent leur génitrice,
L’esclavage continue, les chaînes sont en or,
Il serait temps de comprendre que ces frères sont en tort,
Utilisés pour semer discorde et dissonance,
Dans les esprits, c’est diversion encore,
Leur rap est sans âme, compatible à l’IA,
Ils créent des semblables aux esprits malléables,
Paroles primitives, comme un cri animal,
Faire l’éloge d’un mode de vie qui nous a mis mal,
C’est toujours les derniers à prendre position,
Quand le peuple se fait spolier ou vacciner de force,
Si le vent tourne, ils s’octroient les revendications,
En occultant le fait qu’ils ont pactisé fort,
Quand ils mènent un combat, c’est pour leur égo,
Leur masque social est plus grand qu’un rideau,
Raconter sa vie est une chose, prêcher le mal est une autre,
Immersion dans un monde de mythos,
Vous êtes pas cramés, mais vous en fabriquez,
Vous êtes de l’essence, un briquet,
Droit dans le mur, dans le sens indiqué,
Bras armé du pouvoir, un mouvement syndiqué,
Le peuple de Loth, le peuple de Noé,
Descendant de Saint-Laurent et Delanoë,
Soumis au gré d’iblis pour de la monnaie,
À vendre votre intime pour des abonnés,
Des parents écoutent avec leurs petits,
Du rap des abysses et ce genre de types,
Le pire, c’est les rappeurs de 30 ans et plus,
Qui s’engouffrent dans l’enfer de ce genre de titres,
Tout ça est dit fraternellement, y’a rien de plus brutal,
Que vos textes qui mènent à l’Atlantide,
Que Dieu protège nos enfants de votre mal,
Et qu’on les élève comme on a grandi.

 

Refrain

Ça vend son âme pour des raisons terrestres,
Cauchemar dans la maison de ses rêves,
Je fais des efforts pour que la raison s’élève,
Pas pour plaire aux gens célèbres,
Intelligent parce qu’on est censés l’être,
Amour, empathie dans ces lettres,
Dans l’industrie, y’a pas de chance honnête,
Arrête de croire que c’est de la chansonnette.




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