Une parole debout, malgré les broyeuses
Au fil des morceaux, on croise la douleur, le rejet, la colère, l’abandon. Mais on y lit aussi la lutte, le lien, la mémoire, la foi. Ñolo ne cherche pas à performer, mais à témoigner :
Discret, distant, quasi-autiste dont on ne sait dire la détresse. Plus tard, pisté par la police, tu sais, cet âge où tout se teste. Des yeux sauvages, des ventres avides, des cœurs à vif, des vies complexes…
À 40 ans, Ñolo incarne une époque où la mixité n’était pas une menace mais une équation complémentaire. Son parcours fait d’errances, de fugues, de doutes et de lumières habite chaque rime, chaque souffle.
« La broyeuse » en est un sommet. Il y dénonce l’école disciplinaire : « Même ton humeur faut réguler, pendant 8 heures faut pas bouger. L’cul sur une chaise rester posé, écouter le maître sans t’opposer. » Le salariat déshumanisant : « Devenir objet sans réflexion, un simple outil de production. Par la fenêtre y a l’évasion, voyage interne, libération. » La vieillesse isolée : « Vaincu, seul et las, mémoire sciée, effet de l’âge psychiatrisé. Comme un saccage d’identité, noyée dans la masse et méprisée. »
Une triple alarme sur les broyeurs successifs du système. Et pourtant, la rage ne dévore jamais la dignité. La lucide volonté de rester debout persiste.
Une écriture brute et poétique
Ñolo rappe comme on respire quand on a été privé d’air. Pas d’artifice, pas de pose : juste du feu et de la foi. Ses textes mêlent urgence politique, blessures intimes et images puissantes.
Dans « Pas d’avatar », il signe une déclaration paternelle d’une rare intensité. Le morceau décrit, sans pathos, le combat quotidien pour être un père digne.
Gardez toujours le sens du respect, de toutes ces choses qui ne peuvent pas s’acheter : le courage, les valeurs, la dignité. Et restez justes, quoi que ça puisse coûter. Sont complices du mal ceux qui se taisent. Face aux injustices, faut pas qu’on s’abaisse.
Dans « Fort » : « Un monde plastifié aux valeurs inversées, où le réel est abstrait et l’artificiel est concret ». On entend un poète de la dissonance sociale.
Sa poésie est celle des pavés, des soirs sans repères, des silences pleins. Il rappe pour élever l’âme, toucher l’esprit, et témoigner d’un vécu que l’on ne trouve ni dans les manuels, ni dans les playlists formatées.
Mes silences en disent long et mes mots sont ciselants. D'apparence distant mais d'émotions ruisselants.
Une réponse
Un ami de longue date qui a su garder son cap, une âme pure et engagée dans de justes et nobles causes, des textes profonds qui me touchent au plus profond de mon être, merci amigo 😊, Ju