Tarek Benaoum

Né le 5 décembre 1978 à Salé, au Maroc, Tarek Benaoum est un artiste franco-marocain majeur de la scène street art contemporaine, reconnu pour sa calligraphie unique et son alphabet « alien » mêlant gothique, latin, berbère, arabe, et hiéroglyphes. Très jeune, il quitte le Maroc avec sa mère, elle-même artiste et future agrégée d’arts plastiques, pour s’installer à Paris. Il grandit dans le 20e arrondissement, dans un univers sensible à l’art et à l’écriture, influencé aussi par un héritage familial artistique (son arrière-grand-oncle était peintre à Marseille).

À 13 ans, Tarek découvre le graffiti grâce aux magazines « Subway Art » offerts par sa mère. C’est une révélation : il s’entraîne d’abord sur papier avant de s’exprimer sur les murs, les métros, les toits. Il rejoint les crews parisiens « OPC » et « 115 », signant ses œuvres du blaze « CLONE ». Il développe un style singulier nourri de compétition, de passion et de discipline.

Un grave accident de scooter à 18 ans renforce encore son engagement artistique. Parallèlement à ses petits boulots, il poursuit un Bac pro comptabilité, puis se forme intensément à la calligraphie. Il suit un stage fondateur avec Kitty Sabatier, puis étudie quatre ans au Scriptorium de Toulouse avec Bernard Arin. Il y reçoit l’enseignement de figures majeures comme Hassan Massoudy, Véronique Sabard ou Franck Jalleau.

Son art, profondément nourri de spiritualité et de littérature (Blake, Kerouac, Gibran, Laâbi…), transforme la lettre en matière picturale. Il fracture les mots, les étire, les enchâsse, créant un flot visuel hypnotique, ornemental, porteur de sens cachés. Sa calligraphie devient un langage universel et poétique.

Repéré en 2008 par Philippe Starck lors de la Demolition Party du Royal Monceau, Tarek collabore avec les hôtels Mama Shelter (Paris, Marseille, Istanbul…), puis enchaîne commandes et fresques monumentales : Institut des Cultures de l’Islam, Musée de la Poste, Bains Douches, The Container Yard (L.A.), Guerlain (flacon Santal Royal), Street Art Fest de Villejuif, Musée de Marrakech, Gare de Saint-Denis, Biennale UrbanArt de Völklingen, LAB14 Paris, etc.

Installé à Marseille depuis 2019 au Couvent Levat, il multiplie les résidences artistiques, les expositions internationales (Singapour, Danemark, Maroc…), et les projets publics comme privés. Il peint sur murs, hôtels, restaurants, clubs, containers, flacons, toujours dans un souci d’harmonie entre le lieu, ses habitants, et le texte choisi.

Tarek Benaoum transmet à travers son œuvre une vision du monde où l’écriture devient trace, mémoire, lien. Sa couleur signature : le bleu outremer. Son médium : la lettre. Son langage : un alphabet-monde, sensible et crypté, qui transforme la ville en parchemin vivant.