Basel El Maqosui
l’art comme résistance et refuge
Né au cœur de Gaza, Basel El-Maqousi porte dans sa voix la poussière des murs effondrés et, dans ses mains, la lumière qui les reconstruit. Diplômé en arts plastiques, il cofonde le centre artistique Shababeek, lieu rare où la jeunesse palestinienne découvre que l’art peut être un outil de survie. Dans ses ateliers, il enseigne à regarder autrement, à cueillir la beauté dans l’ombre et à la fixer sur la toile.
L’art dans la tempête
Lorsque la guerre dévore tout, Basel ne fuit pas : il sort ses carnets. Ses croquis sont rapides, nerveux, comme pour retenir ce qui s’efface sous les bombes. Il y trace les silhouettes qui traversent les camps, les enfants aux regards anciens, les gestes qui portent l’eau ou partagent le pain. Chaque trait est un acte de sauvegarde, un refus du vide.
Shababeek : un phare dans les décombres
Fondé avec d’autres artistes, Shababeek a longtemps été le dernier espace contemporain de Gaza. Ses murs ont vu passer des générations d’élèves, de peintres en herbe, de visiteurs étrangers venus écouter ce que l’art dit quand il n’a plus d’abri. Sa destruction, comme celle de l’atelier personnel de Basel, n’a pas tué le projet : il renaît dans les tentes, dans les cours d’école improvisées, dans les carnets qui circulent de main en main.
Les enfants et le langage du dessin
Sous la toile des camps, Basel aligne les feuilles blanches comme on pose des fenêtres dans un mur noir. Les enfants s’assoient, prennent un crayon, et tout à coup le silence change de couleur. Les maisons réapparaissent, les jardins reviennent, les visages sourient à nouveau. Pour lui, chaque dessin est une réparation invisible, un fil recousant la peau du monde.
Expositions et reconnaissance internationale
De Gaza à Amman, de New Delhi à Alger, ses œuvres voyagent là où lui ne peut pas toujours aller. Elles portent, en plus de leur beauté brute, la preuve qu’au milieu du fracas, la création persiste. Médias et institutions culturelles voient en lui l’un des témoins les plus sincères et inlassables de son peuple.
Une œuvre comme testament
Basel El-Maqousi n’accumule pas seulement des images : il fabrique une mémoire commune. Sa peinture et ses photos sont des archives affectives, une bibliothèque visuelle pour les générations à venir. Dans chacune, il glisse la certitude que l’art peut réparer ce que la guerre déchire.
Informations clés
Nom : Basel El-Maqousi
Discipline : peinture, photographie
Rôle : cofondateur de Shababeek
Axes : mémoire, transmission aux enfants, art comme résistance
Présence internationale : expositions et résidences au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique du Nord