Mounir Saidi, entre tragédie et rédemption

Dans la nuit sombre du 17 octobre 1961, le destin de Mounir Saidi bascule à jamais. À seulement sept ans, il assiste, impuissant, à la scène qui bouleversera sa vie : son père, victime de la répression sanglante de la police française, est précipité dans les eaux glaciales de la Seine. Ce moment d’horreur, gravé en lui comme une blessure ouverte, forge en secret une aquaphobie dévastatrice, transformant chaque goutte d’eau en un rappel obsédant de cette nuit fatidique.

Les années passent, mais le poids du passé ne l’a jamais quitté. De retour en Algérie, Mounir retrouve Karim, son cousin pêcheur à Bou Haroun, passionné de natation. Avec une patience sans faille et une douceur qui défie la douleur, Karim tente de lui redonner confiance en l’eau — symbole à la fois de sa peur et de sa rédemption. Peu à peu, grâce à leur détermination commune, Mounir dépasse cette phobie et devient l’un des meilleurs nageurs du monde.

Pourtant, chaque victoire est teintée d’un malaise profond ; au lieu de célébrer sur la scène publique, il plonge dans l’ombre de ses souvenirs, s’adressant silencieusement à celui qui a arraché son père à la vie. Ses médailles, loin d’être de simples trophées, deviennent des cris muets pour la justice, des symboles de résistance face à l’injustice, et des promesses de mémoire pour ceux que l’histoire a effacés.

Dans l’eau où il a tant souffert, Mounir nage non seulement pour lui-même, mais aussi pour tous ceux dont l’oubli a été scellé par la violence. Un combat intérieur, une quête de vérité, et une lutte pour la rédemption dans un thriller psychologique où chaque nage devient une déclaration de résistance contre l’oubli et l’oppression.